you have to get lost before you find yourself. (s.b)

Tu l'embrasses. Tu le déshabilles. Lentement, tu prends le temps. Tu savoures ce moment. Tu sais que tu es dans l'erreur pourtant, que tout ce que tu fais est mal. Mais tu ne peux pas t'en empêcher, tu es guidé par tes pulsions. Un à un, les boutons de la chemise de ton amant sautent jusqu'à tu la retires. Tu t'arrêtes un instant, tu regardes son torse bombé, finement musclé. Il t'excite. Et ça te pousse à recommencer, à plaquer tes lèvres contre les siennes. Vous étiez à l'étroit dans cette petite salle de repos pour quatre personnes. Vous ne pouviez pas vous déplacer, vous essayiez de ne pas faire de bruit. Mais tu le désires tellement. Tu descends tes lèvres, tu l'embrasses avec passion dans son cou avant de t'attaquer à chaque parcelle de son torse. Tu ne peux plus t'arrêter, tu es pris dans cette spirale infernale. Tu le désires. Tu le trouves beau, attirant, il avait éveillé ton intérêt depuis plusieurs semaines. Tu déboutonnes son pantalon. Tu veux lui faire plaisir et tu descends encore plus. Entendre ses gémissements, ses plaintes douces et torturées t'enivre. Pourquoi fallait-il qu'il soit le fiancé de ta meilleure amie ?


Tu travailles trop, on te l'a déjà dit. Parfois, tu fais des nuits blanches, tu révises, tu étudies, tu te drogues de café. Tu enchaines les fiches, les notions. Tu apprends, tu es bon élève, on te l'a déjà dit. Tu essayais toujours d'être le meilleur,tu n'étais pas premier de la promotion mais presque. Il fallait que tu sois toujours au top. Tu regardes ton horloge qui affiche les quatre heures du matin. Tu sais que dans deux heures, tu serais dehors à faire un jogging. Tu baignais en plein surmenage, ce n'était guère bon pour ta santé et tu en paierais le prix un jour.  Tu voulais être le meilleur, mais aussi tu voulais rendre tes parents fiers. La pression sur tes épaules te contraignait à cet état d'esprit. Mais à trop faire, tu ne pourrais plus rien faire.


Le vendredi soir, tu t'accordes toujours une petite pause au bar du coin. Une bière, avant de passer à l'alcool. Fort. Parfois, tu venais seul, parfois, tu venais accompagné. Parfois, tu étais seul et tu sortais accompagné. Tu buvais. Ce n'était pas bon, le plus souvent, tu finissais ivre. Mais cela avait le don de te détendre, c'était ton extra de la semaine, ton petit plaisir coupable, bon mais qui te faisait du mal. Quand tu étais motivé, tu faisais la tournée des bars. Tu t'accordais quelques bars gays où tu entretenais deux à trois discussions avec de parfaits inconnus, soit ils finissaient dans ton lit, soit ils n'étaient pas assez bien pour toi. Mais depuis quelques temps, tu bloques, tu as de plus en plus de mal, tu penses constamment à une personne, TJ. Il n'est pas à toi, il est destiné à être avec quelqu'un d'autre alors pourquoi te faire du mal ? Profites plutôt. Mais tu n'y arrives pas. Alors tu bois, tu bois jusqu'à ne plus avoir de sens, jusqu'à ce qu'ils s'enfuient, jusqu'à ce que tu t'abandonnes aux bras du premier inconnu.